Léviathan met en lumière la violence et l’absurdité de l’institution judiciaire à travers une série de comparutions immédiates, procédure pénale expéditive qui punit très sévèrement des délits mineurs, souvent sans victime. Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix ont rencontré des avocats, magistrats, surveillants pénitentiaires ou détenus. Après La Vie invisible et Un sacre (spectacle accueilli au TDB qui questionnait les rituels funéraires), Léviathan est le troisième volet, créé au Festival d’Avignon en 2024, d’un cycle conçu à partir de questionnements soulevés au cours d’une série de trois cents entretiens. Choisissant de répondre au réel par la fiction, Lorraine de Sagazan imagine une scénographie onirique, grandiose, baroque, sorte de cathédrale ou chapiteau abritant un tribunal de fortune. Une mise en scène à la beauté plastique saisissante et inquiétante, portée par huit interprètes virtuoses, fidèles de la compagnie, masqués, et l’apparition – magique – d’un cheval.
« La présidente -
Vous avez conscience que c'est
une menace terroriste gravissime ?
Le sdf - je ne saurais même pas
comment faire pour brûler
la Tour Eiffel comment m'y prendre
comment on fait pour
brûler autant de tonnes d'acier ? »
Extrait du texte
Conception et mise en scène Lorraine de Sagazan
Texte Guillaume Poix, inspiré de faits réels
Avec Khallaf Baraho, Jeanne Favre, Felipe Fonseca Nobre, Jisca Kalvanda, Antonin Meyer-Esquerré, Mathieu Perotto, Victoria Quesnel, Eric Verdin, le cheval Oasis
Dramaturgie Agathe Charnet et Julien Vella
Assistant à la mise en scène Antoine Hirel
Scénographie Anouk Maugein assistée de Valentine Lê
Lumières Claire Gondrexon assistée d’Amandine Robert
Conception et création costumes Anna Carraud assistée de Marnie Langlois et Mirabelle Perot
Création vidéo Jérémie Bernaert
Création son Lucas Lelièvre assisté de Camille Vitté
Musique comparution chantée Pierre-Yves Macé
Chorégraphie Anna Chirescu
Masques Loïc Nebreda
Perruques Mityl Brimeur
Mise en espace cheval Thomas Chaussebourg
Travail vocal Juliette de Massy
Travail masque Lucie Valon
Interprétation musique enregistrée Silvia Tarozzi (violon) et Maitane Sebastián (violoncelle)
Régie générale et cadrage Vassili Bertrand
Régie plateau et réalisation accessoires Kourou
Régie lumière tournée Claire Gondrexon, Amandine Robert, Paul Robin (en alternance)
Régie son tournée Théo Cardoso, Camille Vitté (en alternance)
Administration, production, diffusion, relations presse AlterMachine|Camille Hakim Hashemi, Marine Mussillon, Carole Willemot
Apprentie mise en scène Danaé Monnot
Construction du décor Ateliers de la Comédie de Saint-Etienne, Atelier Coulons Tapissier et ateliers du Théâtre National de Bretagne
Réalisation des costumes Anna Carraud, Marnie Langlois, Mirabelle Perot, Flore Chrétien, Tom Savonnet, Zlatoslava Novytska, Oscar Houtin et ateliers de la Comédie de Saint-Etienne
Remerciements Toutes les personnes qui ont accepté de nous rencontrer, Cécile Geindre
Le texte Léviathan (matériau) de Guillaume Poix est édité aux éditions Théâtrales
Production La Brèche / La Comédie de Saint-Etienne, Centre dramatique national
Coproduction TGP, Centre dramatique national de Saint-Denis / Odéon, Théâtre de l’Europe / Académie de France à Rome, Villa Médicis / ThéâtredelaCité, Centre dramatique national Toulouse Occitanie / Comédie de Reims, Centre dramatique national / Comédie de Béthune / Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national / Théâtre du Nord, Centre dramatique national Lille Tourcoing Hauts-de-France / Festival d’Avignon / Théâtre national de Bretagne / La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc / Théâtre du Beauvaisis / L’Azimut - Antony I Châtenay Malabry / Scène nationale 61 - Alençon
Avec le soutien Région Île-de-France
Avec le soutien artistique Jeune Théâtre National
Accueil en résidence Centre dramatique national de Normandie-Rouen / ThéâtredelaCité, Centre dramatique national Toulouse Occitanie / MC93, Maison de la Culture de Seine-Saint-Denit / Le CENTQUATRE Paris / Comédie de Valence, Centre dramatique national / La compagnie La Brèche est conventionnée par le ministère de la Culture – Île-de-France
Avec l'aide de la SPEDIDAM
L'OEIL D'OLIVIER
« Disséquant jusqu’à l’os la procédure de comparution immédiate, Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix esquissent la fable noire et fantastique d’un système pénal et judiciaire qui a perdu toute humanité. »
LA TERRASSE
« Loin d’un théâtre documentaire, Lorraine de Sagazan fabrique un théâtre qui se décale du réel pour mieux le considérer, un théâtre qui saisit, ausculte et dénonce en conjuguant tous ses effets. »
Biographie
Après avoir étudié la philosophie et suivi une formation d’actrice, Lorraine de Sagazan se tourne vers la mise en scène en 2015. Elle se forme à Berlin en faisant des stages auprès de Thomas Ostermeier, Marius von Mayenburg ou encore Romeo Castellucci. Son premier spectacle est une adaptation de Démons de Lars Noren. Elle ouvre ainsi ce qui se distingue dans son parcours comme un premier cycle consacré à l’adaptation de textes du répertoire classique ou contemporain, à la manière dont « la fiction d’une oeuvre se confronte au réel». Le second volet de ce cycle est l’adaptation d’Une maison de poupée de Henrik Ibsen, accentuant la recherche de ce qui, aujourd’hui, réactive le choc des chefs-d’oeuvre du passé. Elle clôt son premier cycle en 2019 par L’Absence de père d’après Platonov d’Anton Tchekhov pour Les Nuits de Fourvière et la MC93, dont elle co-signe l’adaptation avec l’auteur et dramaturge Guillaume Poix. Intégrant franchement le vécu des acteurs, cette pièce amorce la recherche qui singularise un second cycle de création tourné vers la collecte de témoignages et la manière dont, cette fois, la fiction répond au réel. Guillaume Poix co-signe l’écriture des pièces suivantes. Elle déploie sa compagnie La Brèche sur l’ensemble du territoire et se tourne vers l’international. Celle qui interroge le regard des spectateurs, décide de rencontrer ceux qui ne voient pas et convie sur scène un acteur amateur non-voyant dans La Vie invisible, spectacle présenté au Théâtre de La Ville en janvier 2022. Prise dans les bouleversements provoqués par la pandémie depuis mars 2020, elle abandonne le projet de monter Le Décalogue de Krzysztof Kieślowski pour « radicaliser» le précédent geste en allant rencontrer et interroger au sujet de la réparation autant de personnes que de jours gâchés par la crise sanitaire et politique. Le travail d’écriture approfondit l’expérience d’une métathéâtralité qui pointait dès les premières recherches, Un sacre est créé en 2021. C’est à Rome que Lorraine de Sagazan, pensionnaire de la Villa Médicis pour un an à compter de septembre 2022, mène ses recherches dans la continuité d’une écriture immersive. Elle souhaite observer les béances du réel et tenter d’y répondre par l’élaboration de contre-espaces. Léviathan, investigation critique du système judiciaire contemporain, sera créé en juillet 2024 au Festival d’Avignon et présenté au Théâtre de l’Odéon en mai 2025. En janvier 2024, elle créé Le Silence autour de l’oeuvre d’Antonioni à la Comédie Française - Vieux-Colombier. À l’Académie de France à Rome, elle opère un déplacement vers une dimension plus plastique et commence l'élaboration d’installations et de performances dont Monte di Pietà, présentée à la Collection Lambert et à la biennale de Lyon en 2024, Nature Morte pour le centre d’art de la Ferme du Buisson, La Défense pour le Mac Val et Babel dans le cadre du Parlement des invisibles d’Anish Kapoor, présenté à Venise en mai 2025.
Durée 1h45
À partir de 15 ans