Chaque création d’Yngvild Aspeli est un émerveillement. Après le gigantesque Moby Dick, spectacle à la beauté saisissante salué dans le monde entier, cette nouvelle artiste associée au TDB, nouvelle directrice du Nordland Visual Theatre de sa Norvège natale, propose une adaptation visuelle de Dracula. À partir du roman de Bram Stoker et d’une réécriture islandaise, elle interroge sa thématique favorite, le basculement dans la folie et l’exploration de la sombreté de l’âme humaine, resserre l’histoire sur Lucy, une des premières victimes du vampire, et son combat contre son démon intérieur. Elle transforme le texte en une expérience physique et crée un univers plastique puissant permis par ce qui constitue la base de son langage hybride : les marionnettes, et leur fascinant pouvoir d’évocation. Grandeur nature, au réalisme bluffant, elles font naître, sous la manipulation de cinq comédien·ne·s-marionnettistes, un trouble qui brouille la frontière entre la mort et la vie, la matière inerte et le corps des comédien·ne·s.
« QUAND JE CRÉE UN SPECTACLE, MON POINT DE DÉPART EST SOUVENT UNE OEUVRE LITTÉRAIRE, ET JE TRAVAILLE À TRADUIRE LE TEXTE DANS UN LANGAGE VISUEL ; À FAIRE DE L'HISTOIRE UNE EXPÉRIENCE PHYSIQUE... »
YNGVILD ASPELI
Distribution Plexus Polaire - Pascale Blaison,Dominique Cattani, Yejin Choi, Sebastian Moya, Marina Simonova
Composition musique Ane Marthe Sørlien Holen
Fabrication marionnettes Yngvild Aspeli, Manon Dublanc, Pascale Blaison, Élise Nicod, Sébastien Puech
Scénographie Elisabeth Holager Lund
Création vidéo David Lejard-Ruffet
Costumes Benjamin Moreau
Régie lumière et plateau Émilie Nguyen
Régie son et vidéo Baptiste Coin
Dramaturge Pauline Thimonnier
Directrice de production et diffusion Claire Costa
Administration Anne-Laure Doucet
Administration de tournée Gaedig Bonabesse
Chargée de production et de diffusion Noémie Jorez
Production Plexus Polaire
Coproduction Puppentheater Halle (DE), Théâtre Dijon Bourgogne - CDN
Avec le soutien de la DRAC Bourgogne Franche Comté - Ministère de la Culture, la région Bourgogne-Franche-Comté, Kulturradet (NO), la Nef - Manufactures d’Utopies, Pantin, le CENTQUATRE Paris, le Théâtre des Quartiers d’Ivry - Centre Dramatique National du Val-de-Marne et le Théâtre aux Mains Nues, Paris
Ce qu'en pense la presse
TOUTE LA CULTURE
"Un « Dracula » prédateur, nimbé de l’étrangeté de la marionnette"
SCENEWEB
"Yngvild Aspeli au pays des vampires"
Autour du spectacle
En travaillant à une adaptation libre de Dracula, l’attention d’Yngvild Aspeli s’est portée particulièrement sur certains thèmes : la sexualité, notamment celle des femmes, liée à la honte, la prédation, la lutte sous‑jacente entre la morale et la sauvagerie, l’esprit et le corps, la pureté et la luxure ; la figure du vampire comme ce qui symbolise les pulsions de domination et de mort, la bête intérieure tapie en nous ; une ouverture sur la sauvagerie et l’animalité, une réflexion sur la monstruosité et la folie.
Pour sa première collaboration avec le Puppentheater Halle, célèbre troupe allemande spécialisée dans le théâtre d’objets, et toujours avec les membres de sa compagnie Plexus Polaire, sa « Babel flottante », elle crée une galerie de marionnettes à taille humaine, des masques et un bestiaire composé d’une meute de loups, d’insectes, de chauves-souris, d’un grand chien, pour explorer la frontière entre l’humain et l’animal et les différentes formes que peuvent prendre les morts-vivants. Elle explore les états limites et ce que la marionnette peut produire de monstruosité. Ce qui l’intéresse, ce sont ces « entres » : « les transitions imperceptibles, les frontières irréversibles, les zones floues. (...) C’est le mélange impossible de failles et de forces, qui rend une histoire reconnaissable, et vraie. C’est d’utiliser la marionnette comme une représentation stylisée de nous-mêmes, dans une tentative de nous regarder avec un peu de distance. »
Dans la lignée de Chambre noire, elle imagine une esthétique sombre et porte un regard acéré sur l’humain et ses brisures. Le jeu d’acteur, la présence de la musique, l’utilisation de la lumière et de la vidéo comme parties intégrantes de la scénographie, sont pour elle des éléments essentiels pour raconter l’histoire.
Biographie
Yngvild Aspeli est actrice, metteuse en scène, plasticienne et marionnettiste, née en Norvège. Elle fait ses études à l’École Internationale de Théâtre Jacques Lecoq à Paris, où elle apprend le masque et le mime, la magie du mouvement et le travail du corps, puis à l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM) à Charleville-Mézières. Elle invente une narration multi sensorielle. Pour elle, le « théâtre de marionnette est un regard, une langue, un état d’esprit ». Avec sa compagnie, Plexus Polaire, qu’elle crée en 2012, elle imagine des spectacles souvent inspirés d’œuvres littéraires, et notamment de textes scandinaves contemporains. La marionnette est pour elle une clef dramaturgique, qu’elle active avec un travail essentiel de vidéo, de musique et d’espace, qui place au même plan tous les aspects artistiques. Elle monte les spectacles Signaux, où le dessin se fait en direct ; Opéra Opaque ; Cendres, qui intègrent des projections vidéo, comme autant de références cinématographiques ; Chambre noire, qui se situe entre spectacle et concert ; Moby Dick et Dracula. En 2023, elle créera Une Maison de Poupée. Elle vient d’être nommée à la direction du Nordland Visuel Theatre – Figurteatret i Nordland dans les îles Lofoten en Norvège.