Le Iench

Eva Doumbia

21.05 → 22.05
Parvis Saint-Jean
21.05 → 22.05
Parvis Saint-Jean
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Ramata et Drissa ont onze ans lorsqu’ils emménagent avec leurs parents et leur petit frère dans un pavillon de province. Drissa rêve de normalité, d’avoir un iench – un chien - surtout, et puis de passer le bac, d’aller danser en boîte de nuit, bref, d’une jeunesse banale où son origine malienne et sa couleur de peau ne seraient pas un sujet. Un jour il disparaît… L’autrice et metteuse en scène Eva Doumbia dessine une fresque sensible pour dix comédien·nes, qui nous fait partager l’intimité de la famille Diarra et sur laquelle planent les violences policières et l’affaire Adama Traoré. On navigue entre le salon et l’extérieur, les moments triviaux, parfois drôles, et le tragique, entre un réalisme presque cinématographique et une parole poétique diffuse. La musique est omniprésente, parfois proche du slam ; la révolte sous-jacente. Un « coup de poing théâtral » qui sans militantisme témoigne d’un racisme structurel et donne une place à ce qui n’est que trop rarement raconté au théâtre.


« J’ai 11 ans.Je rêve de chiens.Depuis toujours 
je rêve d’un chien. N’importe quel chien.
Toujours de chiens. Alors quand on commence 
à parler de posséder un pavillon tout de suite 
je pense le jardin, la niche du chien. Tout 
commence par un lopin dessiné par le cadastre.
Propriété hante les conversations des parents. […]
J’attends que ça passe en rêvant canin. »


Extrait

Texte et mise en scène Eva Doumbia
Avec Émil Abossolo-Mbo, Issouf - père de Drissa, Ramata et Seydouba
Nabil Berrehil, Karim
Fabien Aissa Busetta, Christophe - patron de magasin
Jocelyne Monier, Clothilde - la mère de Mandela
Sundjata Grelat, Seydouba
Binda N’gazolo, Faustin - le videur
Salimata Kamaté, Maryama Olga
Mouak, Ramata
Frederico Semedo, Mandela - né en Haïti
Souleymane Sylla, Drissa Diarra
Musique Lionel Elian
Scénographie Aurélie Lemaignen
Chorégraphie Kettly Noel
Création et régie son Cédric Moglia
Lumière Stéphane Babi Aubert
Assistants Clémence Pichon, Fabien Aissa Busetta
Régie générale Loïc Jouanjan
Régie lumière Yannick Brisset
Décor construit dans les ateliers de la Comédie de Saint-Étienne
Ce spectacle est dédié à la mémoire de Sériba Doumbia

Production Théâtre du Nord, Centre dramatique national Lille Tourcoing Hauts-de-France
Coproduction CDN de Normandie-Rouen / La Part du Pauvre / Artcena / La Comédie de Saint-Étienne, Centre dramatique national / Les producteurs Associés de Normandie (CDN de Normandie-Rouen / Le Préau, Centre dramatique national Normandie-Vire / La Comédie de Caen, Centre dramatique national de Normandie / Le Trident, Scène nationale de Cherbourg-en-Cotentin / DSN Dieppe, Scène Nationale / Le Tangram, Scène nationale d’Évreux-Louviers) / Théâtre Joliette, Scène Conventionnée pour les expressions & écritures contemporaines
Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre / Écoles JTN, FIJAD, DIESE, ESAD et FIPAM`

Le texte Le Iench est publié aux éditions Actes Sud-Papiers
Prix des lycéen·nes Bernard-Marie Koltès (TNS)
Finaliste du Grand Prix de Littérature dramatique 2021

DANS LA PRESSE

MOUVEMENT - Agnès Dopff
« Avec ses personnages, avec ses comédien.ne.s, Eva Doumbia construit un théâtre hospitalier, où l’on entre avec politesse et respect, comme un voisin ou un invité venu de plus loin, et où la famille et les amis, sur scène et dans la salle, s’imposent en premiers alliés contre les violences systémiques et les assignations à  une citoyenneté de seconde zone. »


LA TERRASSE - Anaïs Heluin
« À travers une vaste fiction familiale dont les jumeaux Ramata et Drissa sont les protagonistes centraux, Eva Doumbia dit une fois de plus la fragilité des jeunes "afropéens". »


EN SAVOIR PLUS


Eva Doumbia s’attache à faire découvrir les écritures contemporaines d’Afrique, et notamment les écrits des romancières et dramaturges noires (Léonora Miano, Maryse Condé, …). Elle travaille à partir de sa propre histoire et, en tant que femme afropéenne elle interroge « les rapports raciaux qui seraient nés de la colonisation française et de l'histoire de l'esclavage. » Elle questionne les identités multiples, prend en compte la diversité des récits de France et du Monde et croise les formes et les disciplines : le théâtre avec la danse, la musique, les arts visuels, mais aussi des disciplines comme la coiffure ou le stylisme. Autophagies, par exemple, est une performance cuisinée pensée comme un voyage sur les aliments et leur provenance, qui peut être présentée dans tout type d’espaces et invite le public à une « eucharistie documentaire ». Elle est membre fondatrice du collectif Décoloniser les arts, qui milite pour une meilleure représentation des minorités, notamment dans le spectacle vivant. En 2016, avec sa compagnie implantée au Théâtre des Bains Douches à Elbeuf, et soutenue par la Friche Belle de Mai, elle crée le Festival pluridisciplinaire (Massilia) Afropéa, qui a pour but de valoriser les créateurs afro-européens.


BIOGRAPHIE

Eva Doumbia est autrice, comédienne et metteuse en scène, de mère normande et de père ma-linké. Elle se forme en Lettres modernes et théâtrales à l’université de Provence, puis à la mise en scène à l’Unité nomade de formation, auprès, entre autres, de Jacques Lassalle, Krystian Lupa, André Engel ou Dominique Müller. Elle crée sa compagnie, la Part du Pauvre, en 1999 à Marseille, et un second groupe à Abidjan, Nana Triban, qu’elle fusionne en 2013. Elle est associée pendant dix ans au Théâtre des Bernardines. Après avoir monté des pièces d’Edward Bond ou Alfred de Musset, Fabrice Melquiot, Kouam Tawa, Peter Turrini, Lars Noren ou Bertolt Brecht, elle commence à écrire ses propres textes. Son premier roman, Anges fêlées, paraît en 2016 chez Vents d’Ailleurs. En 2017, elle est boursière du programme Hors les Murs de l’Institut Français, pour l’écriture de son texte Philip Morris, qui se déroule entre la Normandie et la Louisiane. Son texte Le Iench, qu’elle écrit pendant sa résidence aux Ateliers Médicis, est sélectionné en 2017 par le comité de lecture du Rond-Point, lu lors des Pistes d'envols, et publié en 2020 par Actes Sud. En 2021, elle crée au Festival d’Avignon Autophagies. Depuis 2022 elle est artiste associée au Théâtre du Nord. En 2023, elle crée la petite forme Germaine et Sarah (1943) à partir de la correspondance entre deux jeunes filles juives d’Elbeuf. Elle écrit actuellement Aux Mé/connus, création prévue en 2024. 


21 mai - 19h00
22 mai - 19h00
Informations pratiques

durée 2h10
à partir de 14 ans

Réserver
Liens utiles
-> Théâtre du Nord